4e) Chapitre n°9 : V Quelles idées nouvelles apparaissent au XIXe siècle en lien avec l'industrialisation ?

L’âge industriel est marqué par l’expansion du monde ouvrier et par l’essor de la bourgeoisie, dont les conditions de vie sont diamétralement opposées. De telles inégalités sociales sont à l’origine d’importantes tensions, qui se retrouvent dans les idées défendues par ces deux classes sociales.

Quelles sont les idées défendues et combattues par un patron comme Henri Schneider ?

Lisez les différents extraits de l'interview accordée par Henri Schneider, patron des usines du Creusot, au journaliste Jules Huret en 1897, puis répondez oralement aux questions posées à chaque fois en-dessous :


1) À quelle partie du corps le patron d’une usine est-il comparé ? Quel est le rôle du patron selon Henri Schneider ? 
2) Que pense Henri Schneider des idées des socialistes ?

Dans la vision de Henri Schneider, le patron est comparé à la tête d’une entreprise, sans laquelle rien ne pourrait fonctionner, car il pense pour les autres. Henri Schneider est contre les idées socialistes, qui réclament plus d'égalité sociale et de meilleures conditions pour les travailleurs.  


3) Qu’est-ce que le capital selon Henri Schneider ? 
4) Pourquoi le capital est-il, selon lui, indispensable ? 

Le capital est l’argent qui a servi à financer l’usine et les outils. Sans capital, il ne peut y avoir de production et il est donc normal pour Henri Schneider que celui qui apporte le capital, le patron dans une entreprise familiale ou l'actionnaire dans une société, en tire des bénéfices. Le mot capital a donné le terme "capitalisme", qui désigne un système économique qui repose sur la propriété privée des moyens de production et la liberté d'entreprendre, comme source de revenus.


5) Pourquoi peut-on dire qu’Henri Schneider a des idées libérales ?
6) Quelle intervention pourrait limiter sa liberté de patron ? De quelles façons ?


Henri Schneider veut être libre de ses décisions en tant que chef d’entreprise et refuse l’intervention de l’Etat. Il ne veut pas que l’Etat intervienne en votant des lois encadrant le travail des ouvriers. Il est ainsi favorable au libéralisme économique, idéologie selon laquelle il faut laisser les entreprises libres de leurs actions, le rôle de l'Etat devant être alors réduit au minimum dans la sphère économique.

Quelles sont les idées de Karl Marx qui donnent naissance au "marxisme" au XIXe siècle ?

Karl Marx (1818-1883)

Né à Trèves dans une famille d'origine juive convertie au protestantisme, Karl Marx étudie le droit, l'histoire et la philosophie. Il débute par une activité de journaliste dans la "Gazette rhénane". Sa doctrine philosophique part de l'homme comme être agissant et non comme être pensant. Il critique la religion et l'Etat, qui sont des réalisations imaginaires selon lui, et substitue la conscience humaine à la conscience divine. Karl Marx crée avec Friedrich Engels la Ligue des communistes en 1847 et rédige avec lui le Manifeste du parti communiste. Après l'échec de la Révolution allemande en 1848, il s'exile à Londres où il mène en parallèle son activité militante (animation de la première "Internationale ouvrière") et la rédaction de son œuvre majeure, Le Capital, qu'il laisse inachevée.


Après avoir lu la biographie de Karl Marx, vous ferez à gauche dans votre cahier la Fiche d'histoire n°19, dans laquelle vous étudierez un extrait du Manifeste du parti communiste rédigé en 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels.

En simplifiant grandement, le moteur de l'histoire pour Karl Marx est la lutte entre les classes dominantes et les classes dominées. Cette lutte est liée à la place de chacun dans le système de production, entre ceux qui possède le capital et ceux dont le travail est exploité, en distinguant au cours de l'histoire le mode de production esclavagiste (Antiquité), féodal (Moyen Age) et capitaliste (XIXe siècle), avec à chaque fois une nouvelle classe sociale qui arrive au pouvoir grâce au progrès technique. Selon Karl Marx, le système capitaliste du XIXe siècle est marqué par l'opposition entre la bourgeoisie qui possède les moyens de production (usines, machines) et qui accumule le capital et de l'autre, les ouvriers qui forment le prolétariat et qui vivent dans la misère. Pour mettre fin à cette situation "d'exploitation de l'Homme par l'Homme", Karl Marx préconise la prise du pouvoir par le prolétariat en organisant une révolution s'appuyant sur les partis communistes. Dans un premier temps, les moyens de production devront être collectivisés et appartenir à l'Etat, avant d'arriver à l'instauration de la société communiste idéale, sans classe, sans propriété privée et sans Etat. Les idées de Karl Marx ont été à l'origine des grands partis politiques ouvriers de la fin du XIXe siècle, réunis dans le cadre d'Internationales ouvrières, et ont servi d'inspiration aux Bolcheviques et à Lénine, quand ils ont pris le pouvoir en Russie en octobre 1917.

L'opposition entre bourgeoisie et prolétariat selon Karl Marx

Vous pouvez compléter ce point du cours en visionnant la courte vidéo présentant le Manifeste du Parti communiste sur le site de France Télévision éducation/Lumni.

Comment l'Eglise catholique se positionne-t-elle par rapport aux tensions existant entre le patronat et les ouvriers au XIXe siècle ?

Lisez le texte ci-dessous ainsi que le document n°2 p. 108 dans votre manuel, puis répondez oralement aux questions suivantes :

En 1891, le pape Léon XIII écrit une encyclique (= lettre destinée à l'ensemble des fidèles catholiques) pour y présenter la nouvelle position officielle de l’Église catholique face aux inégalités sociales de l’âge industriel. Son titre reprend les premiers mots de cette lettre et on peut le traduire par "au sujet des choses nouvelles". Son but est entre autres de montrer que l'Eglise catholique est soucieuse des problématiques contemporaines de la fin du XIXe siècle, alors que le nombre de croyants commence à connaître une chute à cette époque, en particulier dans le monde ouvrier.

L’encyclique Rerum novarum de Léon XIII (15 mai 1891) :
« Le premier principe à mettre en avant, c'est que l'homme doit accepter cette nécessité de sa nature qui rend impossible, dans la société civile, l'élévation de tous au même niveau. Sans doute, c'est là ce que poursuivent les socialistes. Mais contre la nature, tous les efforts sont vains. La vie sociale requiert dans son organisation des aptitudes variées et des fonctions diverses, et le meilleur stimulant à assumer ces fonctions est, pour les hommes, la différence de leurs conditions respectives. Parmi ces devoirs, voici ceux qui regardent le pauvre et l'ouvrier. Il doit fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s'est engagé par contrat libre et conforme à l'équité. Il ne doit point léser son patron, ni dans ses biens, ni dans sa personne. Ses revendications mêmes doivent être exemptes de violences et ne jamais revêtir la forme de séditions. Mais, parmi les devoirs principaux du patron, il faut mettre au premier rang celui de donner à chacun le salaire qui convient. Mais d'une manière générale, que le riche et le patron se souviennent qu'exploiter la pauvreté et la misère, et spéculer sur l'indigence sont choses que réprouvent également les lois divines et humaines. »

1) Quelle est la position du pape Léon XIII à l'égard du socialisme ? Et à l'égard du libéralisme ?
2) Que préconise le pape Léon XIII au sujet des rapports entre les ouvriers et les patrons ?

Recopiez la définition de "socialisme", de "capital", de "libéralisme économique" et de "parti communiste" sur la page de droite de votre cahier, puis copiez en-dessous la trace écrite suivante :


Le socialisme : Courant politique qui veut changer la société de l’âge industriel pour protéger les ouvriers contre les abus des patrons.

Le capital : Argent nécessaire à la création et au fonctionnement d’une entreprise.

Le libéralisme économique : Idée selon laquelle le gouvernement ne doit pas intervenir dans l’économie et le social.

Le parti communiste : Parti qui doit prendre le pouvoir par une révolution pour abolir la propriété privée du capital selon Karl Marx.

Trace écrite : Les bouleversements économiques et sociaux de l’âge industriel s’accompagnent de changements idéologiques. La bourgeoisie, qui détient le capital qui fait fonctionner les entreprises industrielles et commerciales, acquiert peu à peu de plus en plus d’influence et de pouvoir. Elle défend les idées libérales, qui veulent une intervention limitée de l’État dans l’économie. Le socialisme est un mouvement d’idées qui veut lutter contre les inégalités sociales et améliorer la condition des ouvriers. Les Marxistes sont des socialistes qui suivent les idées du penseur allemand Karl Marx (1818-1883). Selon lui, la lutte des classes entre la bourgeoisie et le prolétariat exploité, doit aboutir au renversement de l’Etat par une révolution et à la mise en place d’une société sans propriété privée où personne ne dominera personne : la société communiste. Face à la menace de ces troubles sociaux, le pape Léon XIII développe en 1891 une doctrine : le catholicisme social, destiné à pacifier les relations entre patrons et ouvriers, ainsi qu'il l'explique dans son encyclique Rerum novarum.

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