4e) Chapitre n°9 : VI Pourquoi y a-t-il des départs massifs d'Europe vers le reste du monde au XIXe siècle ?

Prenez votre manuel et observez attentivement les documents n°1 et n°2 p. 98, puis répondez oralement aux questions suivantes :

1) Quelle est la nature des documents n°1 et n°2 p. 98 ?

2) D'après le document n°1 p. 98, comment évolue la population européenne entre 1800 et 1900 ?

3) D'après le document n°2 p. 98, comment évoluent la natalité et la mortalité en Europe entre 1800 et 1900 ? Quelle est la conséquence de ces évolutions sur l'accroissement naturel ?

Le XIXe siècle est marqué par une forte croissance démographique en Europe. Ainsi, la population européenne passe de 195 à 422 millions d'habitants entre 1800 et 1900, soit un doublement de la population en l'espace d'un siècle ! Cela s'explique par une augmentation de l'accroissement naturel, avec la baisse de la mortalité grâce aux progrès médicaux et à une meilleure alimentation, alors que la natalité reste élevée. Dans le même temps, environ 60 millions de personnes quittent le sol européen pour émigrer ailleurs dans le monde. 

Quels liens existe-t-il entre la croissance démographique en Europe et l'émigration vers d'autres continents au cours du XIXe siècle ?

Nous allons partir de l'exemple de l'émigration irlandaise au cours du XIXe siècle pour répondre à cette question. Complétez la Fiche d'histoire n°20 en vous aidant des documents du manuel p. 96-97.

L'émigration irlandaise au XIXe siècle :

L’Irlande a été marquée, comme l’Europe en général, par une très forte émigration. Le point de départ n’est pas la Grande Famine de 1845-1848, puisqu'il y a déjà presque un million de personnes qui quittent l’Irlande entre 1815 et 1845. Pendant trois années consécutive, le développement d’un champignon (le mildiou), responsable du pourrissement des récoltes de pommes de terre, contribue à l'intensification de ces flux, car il s'agit de la principale ressource alimentaire de cette population. L’émigration est pour beaucoup d’Irlandais la seule alternative à la malnutrition et aux épidémies qu’elle entraîne, d'autant que beaucoup de fermiers sont expulsés de leurs terres, qui appartiennent souvent à des grands propriétaires anglais. De plus, la forte fécondité a renforcé l'émigration, également causée par le retard industriel des villes irlandaises : l’exode rural se transforme en émigration vers des villes étrangères en plein essor. Au total, 20% des Irlandais quittent l'Irlande entre 1840 et 1850 ! Si les migrations irlandaises sont plus précoces que celles des autres européens, la destination privilégiée reste la même : ils choisissent à 80% les États-Unis. Après un voyage éprouvant, la plupart des Irlandais s’installent dans les grandes villes de la côte Est des Etats-Unis et sont souvent employés aux tâches les plus pénibles. Pays de tous les espoirs, les Irlandais suscitent des réactions xénophobes aux États-Unis en raison de différences culturelles, notamment religieuses, car les Irlandais sont catholiques alors que le protestantisme est majoritaire là-bas. Si certains peuvent même revendiquer une belle réussite sociale, le lien entre la diaspora irlando-américaine et l'Irlande reste fort. 

Observez les documents suivants sur l'émigration en Europe au XIXe siècle, puis répondez oralement aux questions en-dessous :

1) De quels pays partent principalement les migrants européens avant 1850 ?
2) D'où proviennent les migrants européens partis entre 1850 et 1890 ?
3) Que remarquez-vous au sujet de la France par rapport aux autres pays européens ?

4) Quel progrès technique favorise l'émigration européenne vers l'Amérique au début du XIXe siècle ?

5) Quels événements politiques sont à l'origine de certaines migrations d'Européens au XIXe siècle ?

6) Quand a lieu l'apogée de l'émigration européenne ?

7) Quelles sont les principales destinations des migrants européens au XIXe siècle ?

Recopier la trace écrite suivante sur la page de droite de votre cahier. Vous pouvez compléter le cours par la vidéo sur l'émigration européenne au XIXe siècle en-dessous.

Trace écrite : Au cours du XIXe siècle, la population de l’Europe augmente fortement et passe de 195 millions en 1800 à 422 millions d'habitants en 1900. Des flots d’Européens décident alors d’émigrer. Dans la première moitié du siècle, les îles Britanniques fournissent les plus gros contingents d’émigrants. Ils sont suivis à partir des années 1840 par les Irlandais lors de la famine de la pomme de terre entre 1845 et 1848. Ces départs sont favorisés par l’amélioration des transports maritimes, avec des navires à vapeur plus sûrs et plus rapides. Les motivations du départ sont avant tout économiques. Nombreux sont ceux qui fuient la misère, les salaires trop bas des régions industrielles ou le chômage lors de la Grande Dépression des années 1880. Nombreux sont également les paysans du Sud et de l’Est de l’Europe qui sont poussés au départ par le manque de terres à cultiver. Tous espèrent améliorer leur sort. Les raisons sont aussi politiques : le besoin de liberté, l’échec des révolutions de 1848 en Europe, les persécutions de juifs en Russie. Les États-Unis sont la première destination des Européens. Viennent ensuite le Canada, l’Argentine et le Brésil. De nombreux Britanniques choisissent aussi l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Quatre millions de Russes vont s'installer en Sibérie. En Amérique, les Européens se regroupent en communautés. Beaucoup sont relégués dans les quartiers pauvres et sont destinés aux travaux les plus ingrats avant de pouvoir s'élever socialement.