3e) Chapitre n°12 : III En quoi la Guerre froide fut-elle une succession de crises et de tentatives d'apaisement entre 1947 et 1991 ?

Vous devez lire les textes suivant en vous aidant de la carte du monde durant la Guerre froide p. 119 de votre manuel et du diaporama suivant :

La guerre de Corée (1950-1953) :

  • La Corée était une colonie japonaise depuis 1910. A partir d’août 1945, elle est occupée au Nord du 38e parallèle par l’URSS et au Sud par les Etats-Unis. En 1948, les deux zones d'occupation deviennent des Etats. Des élections libres en Corée du Sud donnent le pouvoir à Syngman Rhee, alors qu'au Nord, la République Populaire de Corée est dirigée par Kim Il Sung.
  • La guerre de Corée débute par une agression nord-coréenne en juin-août 1950. La Corée du Sud est presque intégralement conquise. La capitale Séoul en prise en trois jours. En l’absence de l’URSS, qui boycotte l’ONU, les Etats-Unis obtiennent la condamnation de l’agression Nord-coréenne et l’envoi d’un corps expéditionnaire international dirigé par le général Mac Arthur.
  • La contre-offensive américaine se déroule de septembre à octobre 1950. Les troupes internationales font la reconquête du Sud, franchissent le 38e parallèle, et s’enfoncent en Corée du Nord pour réunifier la Corée au profit de Syngman Rhee. A cause de l’avancée des troupes américaines vers la frontière chinoise, la Chine, qui sert de base arrière aux communistes coréens, se sent menacée. 
  • L’intervention chinoise se produit de novembre 1950 à janvier 1951 et fait reculer les Américains, mais Mac Arthur finit par rétablir le front sur le 38e parallèle et à le stabiliser. Les deux armées s’enterrent dans des positions fortifiées, La guerre de Corée est devenue une guerre de position. Des négociations s’ouvrent à Pan Mun Jon sur la ligne de front. Elles aboutissent à un armistice en juillet 1953, mais cela ne débouche pas sur une véritable paix. La nouvelle ligne de démarcation est établie autour du 38e parallèle.
La "Coexistence pacifique" et la crise de Cuba en 1962 :


Nikita Khrouchtchev en 1963
Alors que le bloc de l’Ouest se consolide, le bloc de l’Est est ébranlé. Staline meurt le 5 mars 1953, ce qui provoque une lutte pour le pouvoir en URSS. Staline est finalement remplacé en 1956 par Nikita Khrouchtchev. Celui-ci fait un discours devant le XXe Congrès du Parti Communiste d'Union Soviétique dans lequel il dénonce les crimes de Staline. Le fait qu’un communiste avoue lui-même qu’il n’est pas infaillible provoque une onde de choc. Sur le plan extérieur, Khrouchtchev se prononce en faveur de la "Coexistence pacifique" entre les systèmes capitaliste et communiste, afin de combler le décalage économique qui se creuse avec l’Occident. Il annonce la dissolution du Kominform, se rend aux Etats-Unis en 1959 et rencontre Kennedy à Vienne en 1961. La Coexistence pacifique a pour but de limiter l'affrontement avec les États-Unis pour préserver la possibilité d'une victoire finale soviétique. Elle est grandement favorisée par "l'équilibre de la terreur" (possession de l’arme nucléaire dans les deux camps), mais elle n’empêche pas les crises, comme la construction du mur de Berlin en 1961 ou celle de Cuba en 1962 !


La crise de Cuba :
En 1959Fidel Castro a renversé le dictateur proaméricain Batista et a instauré un régime communiste à Cuba. La CIA organise une tentative de coup d’Etat en 1961 : 15 000 Cubains débarquent de nuit dans la baie des cochons. L’opération est un échec. La crise des fusées éclate à Cuba quand les avions espions américains détectent des travaux pour l'installation d'une base aérienne en avril 1962 ; en octobre 1962, les services américains ont la conviction qu'il s'agit de rampes de lancement pour des missiles que l'URSS est en train de livrer à Fidel Castro. Le président John Fitzgerald Kennedy décrète alors le blocus maritime de Cuba par la flotte américaine le 22 octobre 1962 et lance un ultimatum à Nikita Khrouchtchev, le sommant de démanteler les fusées. En échange, les Etats-Unis s’engageaient à ne pas renverser le régime castriste et à retirer leurs missiles en Turquie. Khrouchtchev cède et les missiles sont démontés.


La construction du mur de Berlin (1961) et la crise des fusées à Cuba (1962) sont les deux dernières grandes crises qui ont marqué la période d’affrontements aigus de la guerre froide. La crise de Cuba a fait comprendre aux deux Grands, la nécessité de tout mettre en œuvre pour éviter tout risque de guerre nucléaire. 

L' « équilibre de la terreur » et la Détente (1962-1975) :

Le paysage stratégique a évolué. La possession de la bombe atomique A en 1949, puis de la bombe H en 1954 (beaucoup plus puissante) et de missiles à longue portée par les Soviétiques montrent que l’URSS est capable de frapper les Etats-Unis. L’arme nucléaire est désormais envisagée comme une arme défensive et non plus offensive, car les sous-marins nucléaires rendent impossible la destruction simultanée de la totalité des forces de l’adversaire. 

En dépit de la guerre du Vietnam dans laquelle s'engagent massivement les Etats-Unis contre le Nord-Vietnam communiste de 1964 à 1975, la Détente se manifeste par un apaisement des tensions entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est, avec le « téléphone rouge » qui relie directement les chefs d’Etat américain et soviétiques, les nombreuses rencontres entre les chefs d’État (visite de Nixon en URSS en 1972), le développement de relations commerciales et les accords militaires sur la limitation des armes. Ainsi, les Accords d’Helsinki marquent en 1975 l’apogée de la Détente. 35 Etats européens, ainsi que les Etats-Unis et l’URSS, reconnaissent plusieurs grands principes :

- La non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre Etat.
- L’autodétermination des peuples.
- L’inviolabilité des frontières européennes.
- La renonciation à la force pour régler les conflits.
- La garantie de la défense des Droits de l’homme.

La fin de la Guerre froide :

Le début des années 1980 est marqué par un retour des tensions sous le mandat du président américain Ronald Reagan (1980-1988) qui qualifie l’URSS « d’Empire du Mal ». Lorsqu’en 1985, Mikhaïl Gorbatchev devient secrétaire général du Parti Communiste d'Union soviétique, celui-ci veut changer les choses et lance une politique de réforme : la Perestroïka (qui signifie restructuration en russe). La libre entreprise se développe et les liens commerciaux avec l’Occident se multiplient. 

Les tentatives de réforme et de démocratisation de Gorbatchev entraînent la déstabilisation du bloc de l'Est, en relâchant l’emprise de l'URSS sur les pays d'Europe de l’Est où les partis communistes locaux n'arrivent plus à se maintenir au pouvoir. Durant l’été 1989, la Hongrie démantèle le rideau de fer, qui la sépare de l’Autriche. Des milliers d’Allemands de l’Est transitent par la Hongrie pour passer en Allemagne de l’Ouest. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, les dirigeants Est-allemands ouvrent le mur de Berlin et annoncent la tenue d’élections libres. La Tchécoslovaquie et la Bulgarie abandonnent aussi le communisme tout comme la Roumanie, où le dictateur Ceausescu est exécuté. 

Contrairement à ses prédécesseurs, Gorbatchev n’a pas utilisé la force pour maintenir sa domination sur les républiques formant l’URSS. Il est vivement critiqué et accusé de faiblesse, alors que le pays est affaibli par le déficit budgétaire et l’endettement. Dans ce contexte, les nationalismes se réveillent dans les Pays Baltes et dans le Caucase. En décembre 1991, I’URSS disparaît, car 10 des 15 républiques soviétiques décident de former la Communauté des États Indépendants (CEI). Lors d’un discours prononcé par Mikhaïl Gorbatchev à la télévision russe, le 25 décembre 1991, celui-ci annonce au peuple soviétique sa décision de démissionner de ses fonctions de président de l’URSS, car il est président d’un État qui n’existe plus ! 15 républiques indépendantes naissent de la disparition de l'URSS en 1991, ce qui marque la fin de la Guerre froide.


Recopiez la trace écrite suivante sur la page de droite de votre cahier :

Trace écrite : La Guerre froide est marquée par plusieurs conflits où les Etats-Unis et l’URSS soutiennent l’un des deux camps, sans s’affronter directement. Entre 1950 et 1953, l’URSS soutient la Corée du Nord communiste. Les Etats-Unis aident la Corée du Sud. La guerre s’achève par un armistice et la partition de la Corée en deux pays. En URSS, Staline meurt en 1953 et il est remplacé par Nikita Khrouchtchev, qui se prononce en faveur de la « Coexistence pacifique » entre les systèmes capitaliste et communiste. Cela n’exclut pas des crises, comme la crise de Cuba en octobre 1962, où le président John Fitzgerald Kennedy oblige l’URSS à renoncer à son projet d’installer à Cuba des missiles nucléaires pointés vers les Etats-Unis. Après cette crise, l’équilibre de la Terreur au niveau nucléaire fait entrer les deux blocs dans une phase de « Détente » (1962-1975), avec des traités limitant la fabrication des armes nucléaires (Salt 1 en 1972) et les Accords d’Helsinki en 1975 qui garantissent les frontières européennes et les Droits de l’Homme. Si le mandat du président américain Ronald Reagan (1980-1988) ravive les tensions avec l’URSS qu’il nomme "l'Empire du Mal", la situation s’apaise grâce à Mikhaïl Gorbatchev, le dirigeant de l’URSS à partir de 1985, qui met en place des réformes politiques : c’est la perestroïka. Cependant, les contestations à l’égard de Moscou se multiplient dans les démocraties populaires. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le mur de Berlin tombe, puis l’Allemagne se réunifie en 1990. Enfin le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev annonce la fin de l’URSS et la création de 15 républiques indépendantes. C’est la fin de la Guerre froide.

A l'aide des textes suivants et de vos connaissances, complétez la frise chronologique (format Word ou PDF) de la Guerre froide et collez-là sur la page de gauche de votre cahier.

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